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Dans quelques jours, ce blog ouvert en octobre 2011 atteindra sa millième note. Et pour fêter ce chiffre symbolique, il m'a semblé évident de mettre en valeur le ori tahiti, la danse traditionnelle tahitienne qui, déjà, faisait tourner les têtes des premiers européens découvrant le fenua (au point que les missionnaires protestants l'ont interdite pendant des décennies). De mon côté, alors que je n'avais jamais auparavant été intéressé par la danse, je suis devenu instantanément un passionné dès que j'ai vu le groupe Manahau, lors du 10e anniversaire du lycée Legayic de Papara, en octobre 2011. Ce jour-là, j'étais au deuxième rang et j'ai vraiment vécu un grand choc émotionnel quand les toere se sont mis à jouer et que la troupe a enclenché une chorégraphie groupée et endiablée. Et ne parlons pas des émois que n'importe quel homme peut ressentir quand il voit pour la première fois un faa'arapu exécuter à la perfection... En juin dernier, quand j'ai eu la chance d'assister à mon premier heiva, j'ai bien compris que j'avais le ori tahiti dans la peau. Voir ces spectacles avec 120 à 150 danseurs habillés de costumes végétaux rayonnant sur une scène immense, au son des orchestres de toere, a été l'un des très grands moments de cette année (et ils ont été nombreux).
Mais, ne croyez pas que le ori tahiti n'est qu'une danse sensuelle comme l'a récemment un peu vite caricaturé un reportage de TF1. Oui, il y a de la séduction, de l'amour, de la sensualité dans cette danse, mais pas seulement...
Dans le ori tahiti, des hommes dansent aussi, et c'est très viril ou très romantique.
Dans le ori tahiti, il y a le corps mais aussi l'esprit : chaque spectacle raconte une histoire qui prend sa source dans une légende tahitienne. L' histoire véridique ou romancée des anciens se transmet ainsi par la danse et la musique. Pensez donc qu'au Heiva, le thème de chaque spectacle était expliqué par le speaker en 5 bonnes minutes minimum (et traduits en tahitien et anglais, soit un bon quart d'heure avant de voir la première danseuse...)
Dans le ori tahiti, il y a la solidarité et le courage, car cette danse érode les articulations, fatigue les muscles et demande des heures et des heures de répétition. Une troupe se prépare au Heiva de septembre à juin, et enchaîne dans les derniers mois, trois à quatre répétitions par semaine d'au moins deux heures... Dans le même temps, les danseurs organisent des tamure marathon, des soirées de gala et autres événements pour financer l'achat des costumes de scènes... car le ori tahiti est une passion qui coûte cher, et ne rapporte pas d'argent, en revanche c'est une aventure humaine magnifique...
Le ori tahiti représente, pour moi, un concentré de l'âme polynésienne, et ce que je suis venu découvrir ici, je le trouve dans cette danse traditionnelle. Ceci explique cela. Il n'est pas la peine de lire des dizaines de récits d'aventuriers, pour découvrir la Polynésie, il suffit de voir un spectacle de danse traditionnelle pour la comprendre. Voilà ce que je pouvais dire, juste avec le coeur et sans avoir la prétention de connaître le ori tahiti ou la Polynésie. Je n'y vis que depuis 15 mois, ce n'est qu'une petit initiation, je n'ai encore rien vu...
Ce soir, j'ai eu la chance d'assister à la 1ère édition du "ori tahiti nui solo world competition", une épreuve qui rassemble les meilleurs danseurs de Tahiti et du monde entier (principalement du Japon et des USA où le ori tahiti compte des milliers d'adeptes). J'ai ramené un millier de photos et une bonne vingtaine de vidéos qui vont m'occuper dans les prochains jours. Car, en plus des 4 finalistes femmes et 5 finalistes hommes, nous avons pu admirer les prestations de "la meilleure danseuse" du Heiva 2011, du "meilleur danseur " du Heiva 2012, et de nombreux tableaux signés de la troupe Tahiti ora dirigée par une grande dame du ori tahiti, Tumata Robinson. Bref, c'était une belle soirée comme je les aime. Je mets en ligne les vidéos des deux vainqueurs de la compétition. Le reste arrivera petit à petit, mais pas demain dimanche, puisque notre famille participera au premier tamure marathon, organisé par les CM1 de l'école de Vaiatu à Paea, pour financer leur voyage à Hawaii en 2014. Ici, la danse est vraiment partout. Et vive le ori tahiti.
Photos prises ce soir.
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Souvenirs, souvenirs, ci-dessous quelques vidéos du Heiva 2012
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Deux figures de la danse et de la culture en Polynésie française, Tumata Robinson et Manouche Lehartel, lancent un nouvel évènement baptisé Ori Tahiti Nui World solo compétition. Ce concours est ouvert "à tous les élèves des écoles de danse de Tahiti et ses îles qu'à tous les danseuses et danseurs de toute provenance qui pratiquent la danse tahitienne de par le monde". Il aura lieu samedi 1er décembre 2012 au Méridien Tahiti. Tarifs. Dîneurs (buffet polynésien) : 8500 Fcfp (adulte) et 4 250 Fcfp (enfants). Gratuit pour les -4 ans. Non-dîneur : 1 500 Fcfp au bar l'Astrobale (à partir de 18h30). Réservation au 47 07 34.
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